QUI JE SUIS

Sonnerie de frayeur, jour en plus de labeur
Je n’veux pas y penser mais j’me r’trouve étranger
Emporté par le flot des peuples du métro
Qui s’est levé bien tôt pour survivre STO
Ce chien montre les dents, le regard triste, absent
Etranglé jusqu’au sang, ne pas sortir du rang
Au bout de son collier, une poigne bien serrée
Ganté et enchaînée, suis-je en sécurité ?

A ma nuit, à l’oubli
Dans l'oubli, dans ma nuit
Vers ma nuit, vers l'oubli
Pas d'envie, pas de cri

La foule monte en tension, fourmis sans compassion
Devoir, abnégation, gagner l’absolution
Me voilà empalé sur 8 heures d’affilées
L’heure va bientôt sonner, je vais pouvoir rentrer.
Demi-tour case départ, arrêt buffet bar
Perdition assommoir, défoncé, l’œil hagard
Je décalque mon ombre, mon sang dans le caniveau
Zigzags dans les rues sombres, chez moi comme un charclo

Des clics des clés, la tête éclatée
Je n’ai plus mes papiers, je vais tout dégueuler
Pas le temps d’nettoyer, ni d’me déshabiller
Le lit pour m’consoler, tout peut recommencer